« La Curiosité, Essentielle en Cuisine » — L’Épopée Culinaire de la Cheffe Lili

Dans l’enfance de la cheffe Lili, chaque plat était une invitation à l’exploration. Qu’il s’agisse d’une recette venue d’ailleurs ou d’un plat traditionnel de sa famille, la curiosité était son guide.

« Quand j’étais petite, chaque fois que mes yeux rencontraient un plat alléchant chez mes grands-mères, une envie irrésistible de le recréer m’envahissait. Armée de curiosité, je partais alors à la conquête des ingrédients, un par un, pour donner vie à ces délices. »

À l’École de Cuisine des Grand-Mères: De la Curiosité à la Passion

Lili fait donc ses premiers pas dans l’art culinaire, guidée par la sagesse et l’amour pour la cuisine de ses grand-mères. Chaque leçon, chaque secret transmis, a nourri sa passion naissante pour la cuisine.

Parmi les trésors gustatifs de son enfance, le « boil boila » tient une place spéciale. Cette spécialité du Burkina, héritage précieux de sa grand-mère paternelle, rythmait ses matins d’une symphonie de saveurs exotiques.

« Je le dégustais tous les matins et parfois, de retour de l’école, quand la cuisine de la maison ne satisfaisait pas mes papilles, je me tournais vers mon rituel du « boil boila » : farine de millet pétrie, assaisonnée, façonnée en boulettes, puis plongée dans une sauce parfumée. C’était délicieux. »

De la Passion à la Compréhension

Au fil des ans, Lili découvre que la véritable essence de la cuisine réside dans deux éléments essentiels : la présentation et l’assaisonnement. Pour elle, un plat, c’est d’abord une histoire que l’on raconte avec les yeux, où les couleurs, les textures et les formes s’harmonisent pour séduire avant même la première bouchée. Puis vient l’assaisonnement, cette alchimie délicate d’épices et d’arômes qui réveille les papilles et sublime chaque ingrédient.

« Lorsqu’on voit un plat, on doit se dire « hmm… ça a l’air bon! ». La présentation est cruciale : agencer les légumes, les protéines, les couleurs, dans une assiette adaptée. Ensuite, chaque plat a son assaisonnement. En combinant intelligemment les épices, on rehausse naturellement le goût du riz, du poisson, de la viande ou des fruits de mer. »

À La Découverte Du Monde

Voyager est une autre forme d’apprentissage pour Lili. Chaque destination offre de nouveaux ingrédients, de nouvelles techniques et de nouvelles inspirations. Ses placards regorgent d’épices du monde entier, témoins de son insatiable quête de perfectionnement.

« Partout où je vais, je m’intéresse aux pratiques culinaires traditionnelles, sources d’inspiration pour améliorer mes recettes. Par exemple, la boule de maïs est cuisinée de différentes façons selon le pays. Je teste, je choisis la meilleure et je cherche à l’améliorer, en mettant l’accent sur la présentation et l’assaisonnement. »

Les Premiers Pas Vers l’Entreprenariat

Elle commence son aventure entrepreneuriale au Burkina Faso en jonglant entre son entreprise traiteur et son travail dans le domaine du BTP – un univers bien éloigné de ses passions culinaires. Mais ses talents en cuisine ne sont pas passés inaperçus.

« Lors des réunions et événements, l’entreprise faisait souvent appel à mon service traiteur. À chaque fois, mes plats se faisaient remarquer, suscitant l’admiration de mes collègues pour leur présentation et leur goût. Mes collègues appréciaient mes plats et s’étonnaient d’apprendre que j’avais appris la cuisine non pas dans une école, mais portée par ma passion et ma curiosité. »

Le Grand Saut

En octobre 2017, déterminée à suivre sa passion, elle décide de franchir le cap et d’ouvrir son premier restaurant à Cotonou, Bénin.

« J’étais à mon restaurant les week-ends uniquement pour superviser l’équipe qui était sur place, la semaine je travaillais dans une entreprise de BTP à Hillacondji, à 150km de Cotonou. Je faisais donc des aller-retours entre Cotonou et Hillacondji. Cependant, l’arrêt des chantiers dû à la pandémie m’a permis de me consacrer entièrement à mon restaurant à Cotonou.

À la reprise des chantiers, plutôt que de refaire les allers-retours, j’envionnais de me consacrer pleinement à ce que j’aime faire: la cuisine. Cotonou c’est grand, les grandes villes en général sont saturées et les gens veulent sortir, prendre de l’air. J’ai donc installé mon nouveau restaurant à Aného, au Togo, une ville tranquille, à la fois pas loin de Lomé et pas loin de Cotonou. »

Situé dans la paisible ville d’Aného, au quartier Agbodji/Anehogan, Le Mont Thabor est bien plus qu’un simple restaurant. C’est un refuge où les passionnés de gastronomie viennent savourer des plats raffinés, préparés avec amour et créativité.

Lors d’un concours culinaire, Lili a ébloui le jury avec sa sauce arachide légère, attirant l’attention sur sa cuisine innovante et délicieuse. Depuis lors, elle n’a cessé de perfectionner son art, s’assurant que chaque visiteur quitte Le Mont Thabor avec le sourire et l’envie d’y revenir.

Ainsi, Le Mont Thabor est devenu bien plus qu’un restaurant ; c’est un lieu où la curiosité rencontre la passion, où chaque plat raconte une histoire et où chaque bouchée éveille les sens.

L’histoire inspirante de la cheffe Lili nous enseigne trois leçons précieuses:
  1. La Curiosité Comme Moteur de Croissance : Dès son plus jeune âge, la curiosité de Lili pour la cuisine a été son guide. En s’informant et en testant sans cesse, elle trouve toujours des opportunités d’améliorer ce qu’elle fait. Cette histoire nous rappelle l’importance de cultiver notre curiosité, de nous aventurer hors de notre zone de confort et d’être ouverts à l’apprentissage continu.

  2. La Transmission des Savoirs : Lili tire une partie de son savoir-faire des enseignements transmis par ses grand-mères. Cette tradition de transmission des connaissances souligne l’importance de l’apprentissage intergénérationnel et de la valorisation des savoirs ancestraux.

  3. L’Importance de la Passion : En suivant sa passion pour la cuisine, Lili a trouvé l’accomplissement dans son travail. Son histoire souligne l’importance de poursuivre ce qui nous passionne vraiment dans la vie, même lorsque cela semble difficile ou imprévisible.

En s’inspirant de l’histoire de la cheffe Lili, nous sommes invités à cultiver notre curiosité, à explorer de nouveaux horizons, à honorer notre héritage, à accorder de l’importance aux détails, et à poursuivre nos passions avec détermination.

En allant déguster les plats de la cheffe Lili au restaurant Le Mont Thabor, nous faisons bien plus que simplement manger : nous embrassons une histoire de passion, de créativité et d’authenticité culinaire. Derrière chaque plat se cache le courage d’une entrepreneure audacieuse qui, malgré les obstacles, a suivi sa passion pour la cuisine, créant ainsi un lieu où tradition et innovation se rencontrent harmonieusement. Chaque assiette est une véritable œuvre d’art, préparée avec des ingrédients d’exception, une présentation élégante et des saveurs qui ravissent les sens.

En résumé, une expérience culinaire chez Le Mont Thabor est bien plus qu’un repas : c’est une invitation à vivre une histoire inspirante, marquée par le courage, la persévérance et la quête incessante de l’excellence gastronomique. Chaque bouchée délicieuse devient alors un symbole de soutien, de connexion et d’appréciation pour l’art culinaire et l’histoire humaine qui se cachent derrière chaque plat.

Petites Histoires & Anecdotes

« Il y a un plat qu’on trouve au Burkina, une spécialité appelée « babenda ». C’est une sauce découverte par les anciens durant la période de soudure, lorsqu’il y a eu une famine au Burkina. Les gens mélangeaient la farine avec les feuilles, ce qui produisait une sauce unique! Quand ma grand-mère la préparait, oh là là, c’était délicieux ! »

« Avec le peu d’ingrédients, mes grand-mères faisaient de la bonne cuisine, elles n’avaient pas besoin de grand-chose! J’ai beaucoup appris d’elles. Elles utilisaient des ingrédients locaux simples comme le « afeti », encore appelé « soumbala » ou moutarde africaine. Elles mettaient la moutarde africaine dans les spaghetti et c’était trop bon! »

« En 2021, j’ai participé à un concours culinaire organisé par CHACU/GATO à Aného et j’ai remporté la 4e place sur une trentaine de participants. J’avais proposé un plat de riz blanc à la sauce arachide légère et aux légumes. Une des membres du jury, conquise par la sauce, a demandé qu’on lui ramène la sauce et elle n’a mangé que cela ! »